Quelle valeur pour l’information géographique ?
Catégorie: Les Rencontres 2014
Jeudi 10 avril de 9h30 à 16h, Amphithéâtre Navier
À l’heure de la mutualisation, de la coproduction, de l’open data, mais aussi à celle des restrictions budgétaires et de la mise en place de plans stratégiques, comment définir et caractériser la chaîne de valeur de l’information géographique ? Comment mesurer son impact économique et sociétal ? Après une introduction sur la notion de valeur, les intervenants, venus de la sphère publique et privée, proposent plusieurs pistes de raisonnement adaptées à différentes échelles territoriales, basées sur des expériences concrètes.
Animateur : Joël Tignon (Région Nord-Pas-de-Calais)
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9h30 : Valoriser l’information géographique : Quoi ? Comment ? Pourquoi ? par Alain Prallong, Consultant indépendant
- Résumé : À l’heure de la mutualisation, de la coproduction, mais aussi à celle des restrictions budgétaires et de la mise en place de plans stratégiques, comment définir et caractériser la chaîne de valeur de l’information géographique ? Comment mesurer son impact économique et sociétal ? Mais pour répondre à ces questions peut-être faudrait-il d’abord se demander « que veut-on évaluer ? Et comment le faire ?» : L’information géographique elle-même ? Comment la valoriser ? Avec quelle méthode ? Quel est le champ d’application de la démarche ? Ou l’incidence de son utilisation ? C’est-à-dire les avantages qu’elle procure, les bénéfices qu’en retirent ses utilisateurs. Ce dernier aspect est abordé par l’exposé sur l’évaluation du programme GEOPAL de la région des Pays de la Loire, aussi le présent exposé va s’attacher au premier point : comment valoriser l’information géographique. Il existe de nombreuses réflexions et contributions relatives à la valorisation des données – données statistiques, socio-démographiques, économiques, fiscales, etc. – ou à leur valeur intrinsèque – méthode de calcul de la valeur des données numériques – mais aucune sur l’information géographique. Même la valeur de nos données personnelles – dont rappelons le certaines de plus en plus nombreuses sont géolocalisées – a fait l’objet d’une étude très sérieuse du Boston Consulting Group. Peut-on extrapoler ces travaux et les appliquer aux données géographiques ? Que va-t-on mesurer et comment va-t-on le faire ? Le présent exposé a pour objectif d’apporter si possible des réponses à ces questions, au moins des éléments pour tenter d’y répondre. En conclusion, l’orateur proposera une piste de méthode, de démarche pratique pour l’évaluation d’un « dispositif information géographique ».
10h : L’Open Data : quel impact sur la société ? par Mohammed Adnène Trojette, auditeur à la Cour des comptes et auteur du rapport Trojette
- Résumé : S’appuyant sur les constats et les conclusions du rapport Trojette, le Gouvernement a récemment annoncé de nouvelles mesures en faveur de l’ouverture des données publiques. Il a notamment demandé à l’IGN et au SHOM de repenser le modèle économique de la mise à disposition des informations géographiques qu’ils produisent et collectent. Pourquoi l’État a-t-il fixé ce cap à ses administrations ? Que peut-on espérer de cette politique d’ouverture ? Que peuvent nous enseigner les exemples nationaux, européens et internationaux ? Que penser des démarches collaboratives de production d’informations ?
10h30 : Pause, visite des stands, démos exposants, animations
11h30 : Évaluation du programme GEOPAL en Pays de la Loire – Objet, démarche et enseignements par Catherine Charmard-Bois, DREAL Pays de la Loire et Audrey Mialon, conseil régional Pays de la Loire
- Résumé : Le programme GEOPAL a été mis en place en 2007 sous l’impulsion conjointe des services de l’Etat en région des Pays de la Loire et du Conseil Régional. Il comportait trois grands objectifs : 1/ accroître l’efficacité des structures publiques productrices et utilisatrices d’information géographique en Pays de la Loire, 2/ développer la mutualisation et le partage des informations existantes entre ces structures, 3/ favoriser le développement de l’information géographique en Pays de la Loire et y participer activement par des actions ciblées. Le programme GÉOPAL contribue à respecter les objectifs définis dans la convention internationale d’Aarhus et la directive européenne INSPIRE. Il s’inscrit en cohérence avec les projets nationaux existants, en particulier le GEOPORTAIL. Ce projet est illustré en particulier par le déploiement d’une plateforme technique de mutualisation de l’information géographique qui porte le même nom que le programme. En juin 2012, les porteurs du projet ont lancé une opération d’évaluation qui portait sur tous les aspects du programme et devait ouvrir des perspectives pour la période 2013-2018. Cette action s’est déroulée d’aout 2012 à mars 2013. Les intervenants se proposent de partager cette expérience avec les participants en exposant les motivations et les objectifs de cette évaluation, son déroulement (méthode) et les enseignements à en retirer (résultats). En complément le consultant ayant réalisé l’évaluation proprement dite présentera une synthèse de la démarche afin d’en dégager les avantages ainsi que le coté reproductible.
- Co-auteur : Eric MURIE, Région Pays de la Loire et Alain PRALLONG, évaluateur du programme pour la société REALIA
12h : Valoriser l’Information géographique grâce à la mise en œuvre d’une base de données centralisée pour une meilleure capitalisation dans une agglomération en pleine mutation par Céline Pellorce – Communauté Agglomération Grenoble Alpes Métropole
- Résumé : Les données d’information géographique s’accroissent dans les collectivités et touchent à des données très diverses, de la donnée d’observation et d’évaluation à la donnée de gestion d’un réseau d’assainissement. Dans le cadre de l’évolution de notre collectivité – fusion et changement de statut et de prise de compétence-, le lien au communes et partenaires locaux se redéfinit. De la même manière, le contexte financier nécessite de trouver des systèmes organisationnels permettant de répondre aux besoins croissants de données avec un budget stable à travers des type d’acquisition moins conventionnels : groupement de commande, coproduction de données, mutualisation d’outils et données. Dans ce contexte, la valeur de l’information géographique (coût et capital de connaissance) réinterroge notre capacité à la faire circuler et consolider son utilisation. Aussi, les dispositifs techniques doivent s’adapter, être agiles et souple pour remplacer petit à petit les usages ancrés dans nos structure. La démarche de la CA de Grenoble-Alpes Métropole a donc été, suite à un audit, de mettre en place une gestion de la donnée structurée pour répondre à ces enjeux. Le référentiel de données, géré par le SIT central, est basculé sous base de donnée PostGis après avoir été restructuré. Ensuite, les référents dans le service, gestionnaires de données et producteurs, ont été formés et accompagnés pour faire migrer leurs données sous PostGis. Ces migrations se font à géométrie variable, en fonction de l’envie et du temps que le référent pour dédié à ce transfert, avec l’appui du SIT central. Ce passage progressif, entamé en 2012, doit finir de se mettre en place d’ici fin 2014. Par ailleurs, toutes nos données sont donc connectables à Dynmap, l’outil SIGWeb que nous poussons au devant de la scène car il permet de répondre à 90% des besoins des utilisateurs et permet une réelle économie car il répond à nos besoins tout en permettant de réelles économies d’échelle. . Impact économique : réduction des maintenances et réduction du parc logiciel base de donnée libre – seulement coût d’administration de la donnée fin des doublons d’intégration de données ou d’acquisitions Impact organisationnel : acculturation et changement de modes opératoires donnée mieux capitalisée et plus utilisée ; montée en puissance des usages renforcement du réseau des référents en interne, en externe dans un 2nd temps
12h30 : Pause déjeuner, visite des stands, démos exposants, animations
14h : Grand témoin : Dataviz et prise de décision, mes recettes par Claude-Henri Mélédo
15h : Les données géographiques à grande échelle : Capital immatériel du territoire par Laurent Plainecassagne, Depth France (Intervention annulée)
- Résumé : Dans un contexte de crise économique, les arbitrages budgétaires sont de plus en plus sévères. Chaque ligne de dépense est susceptible d’être remise en cause par les contrôleurs de gestion. L’obligation de résultat, au sens du retour sur investissement, devient une condition pour l’attribution de fonds publics. Paradoxalement, les dynamiques régionales de partage de données géographiques se sont construites sur la mise en commun de coûts. Achats groupés, co-construction de données métiers, organisation de catalogue de géo-données, autant d’actions utiles mais qui ne font l’objet que « d’une comptabilité à charge ». Dans cette configuration, les centres régionaux ou départementaux ont œuvré pour réaliser des économies d’échelle. Ils ont organisé des productions collectives originales mais ils n’exploitent pas, ou rarement, les plus-values produites. Pour autant, la société demande de plus en plus d’informations géolocalisées. Citoyens, collectivités locales, entreprises, tous sont producteurs et utilisateurs de données. Mais sans une organisation collective capable d’agréger, coordonner, sécuriser ces flux, il n’y a pas de capitalisation. La capacité d’un territoire à fédérer ses acteurs pour co-construire les données à grande échelle constituera un facteur de différenciation : son capital immatériel pour développer ses ressources. Dans cette perspective, nous présenterons les travaux de la société Depth qui visent à proposer une méthode fondée sur les concepts du contrôle de gestion au service de la valorisation des richesses produites par les dynamiques de co-production et de partage de données géographiques.
15h30 : Evolution des modèles économiques dans le privé, le cas de la production d’orthophotographies par Franck Babalone, Aerodata France
- Résumé : Le développement des capteurs numériques, de l’internet, des technologies géolocalisées et plus récemment des supports mobiles ont depuis près de 15 ans contribué au bouleversement des usages et modes de consommation de la donnée géographique et plus particulièrement de la donnée photographique géoréférencée. Les producteurs de données ont dû suivre ce mouvement pour participer à cette révolution et à la constitution des référentiels aujourd’hui en ligne. Désormais, ils doivent s’adapter plus rapidement et anticiper les nouveaux usages, se tenir informé des nouvelles innovations technologiques, investir continuellement pour se différencier de la concurrence et défendre la valeur de la donnée face au syndrome de dévalorisation à l’égard des utilisateurs (grand public et spécialistes).